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La ferme Joly

On avait des champs jusqu’à Cergy, jusqu’à la nationale 14. Au remembrement en 1952, on avait fait regrouper toutes les parcelles pour nous rapprocher un peu, tout autour de la nationale 14.
Mon père avait des vaches, et en 1936, les vaches avortaient à cause d’une épidémie. Elles sont toutes parties à la boucherie, on n’avait plus de lait. Il a racheté un troupeau de moutons. Après la moisson, les moutons mangeaient ce qu’il restait dans les champs. On utilisait moins d’engrais à cette époque-là.

On avait 5 chevaux, 15 vaches environ et 330 brebis, autant chez Cavan et chez Langlois. Avec cette quantité on pouvait payer le salaire d’un berger. 330 brebis, 60 agnelles, 6 béliers au moins, les agneaux, 30 ou 40 doubles jumeaux, cela faisait 700 l’hiver à donner à manger.

Dès 5h30 il fallait nourrir les chevaux, les étriller, les curer, puis donner aux moutons la provende, de la pulpe de betterave hachée au coupe-racine avec de la paille. Il fallait 2 tonnes par jour. Je me rappelle que tous les moutons nous marchaient sur les pieds car ils avaient faim et avec les petites pattes ça se sent ! 

Avant la guerre, mon père avait acheté un tracteur Fordson avec des roues en fer. Pendant la guerre il n’y avait pas de carburant, il l’a revendu et on a acheté 4 boeufs, des limousins, des gros limousins, beige foncé.

On faisait des betteraves, de la luzerne, des céréales, de l’avoine pour les chevaux, de l’orge pour les moutons, on en faisait de la farine pour les agneaux. On s’occupait d’un potager qu’on a toujours. On achetait le minimum.